par Anouk Dunant Gonzenbach
Ce premier dimanche de décembre, nous allumons la première bougie de la couronne, celle que nous avons fabriquée, décorée ou achetée. Nous entrons ainsi dans la période de l’Avent, un peu féérique, un peu paisible, même si pour les Genevois l’Escalade vient mettre un bazar historique, costumé et animé là au milieu.
C’est le moment idéal pour se pencher à la lueur de cette flamme sur les origines de ces semaines précédant Noël et de rouvrir, comme chaque année au mois de décembre, le riche ouvrage de François Walter et Alain Cabantous : Noël, une si longue histoire .
Les semaines qui précèdent Noël servent à préparer cette fête, «ce que désigne depuis le 12e siècle le mot «Avent», du latin adventus, soit la «venue», sous-entendu de Jésus Christ». Les auteurs nous apprennent qu’il faut remonter au 5e siècle pour trouver les origines de l’Avent. A cette époque, des sermons spécifiques sont prononcés pendant la période de l’Avent, puis vers 480 un jeûne est instauré trois fois par semaine depuis la Saint-Martin jusqu’à Noël, comme un deuxième Carême. Ce jeûne est par la suite réduit dans sa durée puis abandonné au 12e siècle. Au 16e siècle, saint Charles Borromée répète lors de la Réforme tridentine qu’il faut jeûner au moins les lundis, mercredis et vendredis des quatre semaines de l’Avent.
Le calendrier de l’Avent
Le premier décembre, on ouvre la première porte du calendrier de l’Avent, voire on déballe le premier petit paquet. Ce calendrier fait son apparition au 20e siècle, mais le principe de décompter les jours avant Noël est plus ancien. François Walter explique qu’«on pense que cela vient de la tradition de préparation de la crèche : chaque jour, les enfants ajoutaient un nouvel élément décoratif, par exemple un brin de paille».
Le calendrier de l’Avent est créé en Allemagne. Au 19e siècle, on faisait patienter les enfants en leur donnant une image pieuse pendant les 24 jours précédant Noël. Puis le premier calendrier de l’Avent avec des petites fenêtres à ouvrir est commercialisé en 1920. Pour les chocolats, il faut attendre 1958. Cette tradition germanique s’étend ensuite progressivement au reste de l’Europe.
La couronne de l’Avent
La couronne de l’Avent provient également d’Allemagne. François Walter indique qu’il s’agit d’une «couronne de sapin sur laquelle on plante quatre bougies. On en allume une chaque dimanche de l’Avent.»
Créée au milieu du 19e siècle par un pasteur travaillant dans une institution recueillant des enfants très pauvres, cette couronne est à l’origine en bois et ornée de vingt petits cierges rouges et quatre grands cierges blancs. «Le pasteur allumait une bougie par jour pour faire patienter les enfants jusqu’à Noël. La tradition s’est répandue, mais comme les bougies coûtaient cher, leur nombre est passé de vingt-quatre à quatre.»
Pour en savoir plus :
François Walter, Alain Cabantous, Noël, une si longue histoire, Payot, 2016.
Texte écrit en décembre 2019 pour le site Sansleseuil.ch