par Anouk Dunant Gonzenbach
Des morceaux épars, des bribes, de la poudre à lessive, des carottes pluchées, des cahiers couverts, oreilles attentives, sixième sens à l’affût, pique-niques et partitions, ballon et ballerines, rapports administratifs et commissions, séances plénières et sparadraps, ordres du jour et ventes de pâtisseries.
Des artistes de l’épars, femmes, filles et mamans, nous.
Des morceaux épars, des bouts de tissus à gauche et à droite, en pile et envolés, dessus et dessous. Délicatement, faufiler, raccommoder, coudre les bouts sur une grande tenture, pour voir. Il y a quelque chose dans le fil, sa couleur, sa texture, quelque chose de tout-à-coup cohérent, si on regarde bien. Il en faut du temps pour coudre, pour que la tapisserie prenne du sens, pour que le fil d’Ariane puisse peut-être, toujours, indiquer une direction.
Le grand patchwork du quotidien devient unité. Le fragmenté brodé. Les bris recollés.
De l’épars nous les tisserandes savons faire naitre l’harmonie.
Octobre 2022