Par Sylvain Thévoz
De nuit nuitamment nous irons
Sans concerts, sans lumières et sans danses
Sous l’étreinte des masques, dans la crainte d’infections
À nos coudes toussant.
La police sur nos têtes, deux mètres à nos flancs
La menace du virus, le prix de l’isolement
Pour seuls guides notre instinct et le vent
Flacon de gel hydroalcoolique à 7 francs.
De nuit nuitamment nous irons
Sans baisers, sans chansons, sans bars ni restaurants
Par petits groupes de cinq sous menace de sanctions
Dans les théâtre vides et les musées déserts
Murmurer des poèmes et relire Homère.
De nuit nuitamment nous irons
Dans la marche de l’Avent, vers la nuit de Noël
Protéger notre lumière, honorer le présent
Pour l’amour des vivants et l’envie de la vie.
De nuit nuitamment nous irons
Travailler pour le bien, le sourire des enfants
Vidanger les bidons, écluser les orages
Des propos venimeux et du fiel tout poison.
De nuit nuitamment nous irons
De la suie des étables aux salles de réanimation
Inviter doucement à s’asseoir le silence à sa place
Pour que cessent les cris et toute souffrance.
De nuit nuitamment nous irons
Fidèles
Louer l’aube : le plus beau des vaccins.
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Mis en ligne le 22 décembre 2020
Ce texte fait partie du calendrier de l’Avent et sapin à pommes, à poèmes et à roulettes