Par Anouk Dunant Gonzenbach
Toi qui es là-haut, ou quelque part
Toi qui est là-haut, ou quelque part,
Donne-nous aujourd’hui, à tou.te.x.s, notre pain quotidien,
Du vrai pain, de quoi manger, pour tout le monde, ceux qui dépendent des colis du cœur, de la cantine scolaire fermée, d’un peu d’argent péniblement gagné, pour le pain spirituel, on verra après, l’estomac à peu près plein, et aussi un toit ;
Pardonne à tous ceux qui ont voté pour diminuer les budgets de l’éducation, réduire le nombre de lits par habitants dans les hôpitaux, qui arrêtent les camionnettes de livraison de nourriture, qui ont choisi la puissance et la gloire et l’argent au lieu de l’humanité, mais qu’ils changent, car nous n’oublions et n’oublierons pas;
Ne nous laisse pas entrer en tentation de tout recommencer comme avant, de rouvrir le ciel à tout-va, d’oublier les légumes locaux, de continuer à délocaliser ;
Et délivre-nous du mal, du tordu, de ce qui engendre la souffrance, délivre-nous de la souffrance des confiné.e.x.s à plusieurs dans des studios, des confiné.e.x.s avec leurs bourreaux, de la violence qu’on ne quantifie pas encore, des dirigeants qui cassent tout, de ceux qui voudront profiter pour avoir encore plus au détriment de ceux qui auront encore moins ;
Puisque ce n’est pas la fin du monde, et que cela va continuer encore pour quelques siècles, espérons que ce soit la fin d’un monde, faisons que ce soit la fin de ce monde globalisé emballé dans un système économique qui a engendré la crise climatique,
Remettons tout cela en question
Arrêtons-nous pour faire le bilan
Et prenons des décisions à la lumière d’une justice
au profit de toute la planète
Ne continuons pas tout comme avant
Je vous en prie,
Je nous en prie
Toi qui est là-haut, ou quelque part, ou bien.
Publié le 19 avril 2020