Par Mladenka Perroton
Poème loup-garou
Maintenant que l’on ne remercie plus Dieu pour vendredi
Où troquer son costard par un jean délavé.
Que, ce midi
Le soleil n’est pour personne en particulier
Et que le temps nous palpe,
Ausculte nos appartenances.
Que le vin n’est plus le vin
Et que le chocolat sert à nous secourir
De la morsure de l’heure.
Maintenant que la ville nous cache son lac
Le jazz prend ses cliques et ses claques.
Dans les parcs,
Les tourniquets font silence
Qui déchire les tympans.
Maintenant que le coucher de soleil offre son spectacle
Pour pas cher,
Le monde,
Dégarni de son Sud
Puis de son Nord,
Et incessamment sous peu
De son Ouest et d l’Est.
Que la gare est là
Mais il lui manque des destinations
Entre désirs et rêves,
Les cartes postales
D’une vie
Où il fut un dehors et
Un ciel à chaque fenêtre.
Mon poème devient un loup-garou
À minuit sonné.
Il rugit
Pour faire peur à l’aube,
Cette menace sur l’obscurité de son impatience.
D’un arbre à l’autre
Un murmure se répand
D’un renouveau,
Quarante nuits
Et quarante renoncements plus tard.
Publié le 8 mai 2020