Par Anouk Dunant Gonzenbach
Un pas après l’autre
Toutes les soirées post-confinement sont déjà bookées, puisqu’on prévoit tous par tous les réseaux avec tous les amis et l’arrière-ban des bouffes de rattrapage et qu’il faut bien regarder en avant et qu’on a envie de regarder en avant. Là je parle toujours en tant que ni soignante au front ni exerçant une profession indispensable dans cette situation.
Regarder en avant, se projeter, se réjouir de l’été, ou de l’automne qui sait, c’est bien normal, salutaire. Plusieurs textes circulent à ce sujet. Mais cela amène à la position du présent. Des plans sur la comète de l’avenir n’oblitèrent pas le présent.
Le présent, on doit le vivre, on le vit, on a à le vivre. Chacun.e à sa manière, mais il n’y a pas d’accélérateur.
Comme le tout petit canard, qui s’était perdu avec ses frères dans la forêt. Il avait ses pattes très, très fatiguées et ne voyait plus comment avancer. Son grand frère lui a alors appris le pas-à-pas : il faut lever une patte, dire un, poser la patte devant soi et dire pas. Et recommencer avec l’autre patte.
Au bout d’un moment, il se décourage, alors le grand frère lui rappelle le principe :
C’est un peu ça, le présent doit être vécu pas à pas, jour après jour. Chacun.e dans sa réalité, pour avancer. Notre présent n’est pas encore le passé de l’avenir, même si on voudrait bien parfois.
Spoil: à la fin, le petit canard retrouve sa maman et il est le premier à sauter dans l’eau pour s’amuser. C’est un livre pour enfants, bien sûr.
Un pas après l’autre.
publié le 21 mars 2020