Par Bruno Mercier
Graines de Corona
Trente-cinquième jour de confinement.
Comme un poison de pollen,
Des graines de Corona
Transportées dans l’air,
Lambeaux de poésie furieuse
Et noire,
Laissent des traces profondes.
Trois milliards de confinés
Et moi ?
Privé de sortie.
Mon imagination défenestrée
Tombe sur le trottoir d’en face.
Je sors pour la ramasser,
Une balade dans le vide.
Des places vampirisées
Abandonnent leurs habitudes.
Je marche dans le néant,
Suivant le regard ahuri d’un passant
Seul assis sur un banc
Attendre quoi ?
Deux jeunes en planche à roulettes
Dévalent l’avenue, insouciants.
Parasites d’un silence solidaire.
Comment sortir de la crise
Sans mâcher au quotidien
Des gommes de folie, des gommes de phobie ?
© Bruno Mercier, Lausanne, 18 avril 2020
Publié le 23 mai 2020