Poèmes, par deux auteurs des Editions des Sables
Les Editions des Sables mettent à disposition pendant la durée du confinement plusieurs recueils en ligne gratuitement, à trouver ici.
C’est le printemps
En
ces temps de confinement
ma
petite ville a disparu
ma
contrée a disparu
la
France a disparu
la
terre entière a disparu
il
ne me reste que la lune
où
je peux accrocher mes pensées
Mon corps s’est dissout dans la solitude
mes mains sentent juste le poids d’une plume
mes pieds battent le sol en rythme avec une chanson
C’est la douce chaleur du printemps
le soleil caresse la terre avec l’aide d’une brise
les fleurs illuminent la terre
avec son herbe grasse et verte
les bourgeons rendent la vie aux arbres
l’humanité n’existe plus qu’à la télévision
ou parfois dans une voix au téléphone
Je n’ai plus de rage et de colère
un grand silence grandit dans ma gorge sèche
j’entends la vie bruisser et la mort marcher pas à pas
J’attends
que mon chemin s’ouvre
je
remue un peu de terre pour exister
j’arrache
quelques « mauvaises » herbes pour m’exprimer
et
dans la nuit longue et majestueuse
j’entends
dans mes souvenirs des rires d’enfants
ou
des voix fantômes qui agitent le sablier
je
ne sens plus mon cœur battre à toute volée en ce jour de printemps
Je reste un vagabond de mon âme
jusqu’à la fin des temps
même si les jours se ressemblent infiniment
Benoist Magnat
Un temps de suspension
l’imaginaire se perd dans des brumes blanches
la peur de la mort s’insinue dans les failles de notre conscience
Un temps de solitude
pour penser le néant ou repenser la vie
Benoist Magnat
Les montagnes pâlissent
Sous le soleil trop éclatant
De ce début de printemps
Nimbé de bleu
Sur le balcon je rêve
Abrité d’un monde
Devenu irréel
Où plane sans bruit
Une menace cachée
Sonnerie à la porte
Un ami apporte
Vivres et sourires
Lumière et fraternité
Solide réalité
Sous nos yeux
Reconstruite
Jean-Marc Denervaud
publié le 30 mars 2020