Par Stéphanie de Roguin
La ville retentit de son silence
Voies désertes ou ponctuées de quelques badauds
Des binômes éventuellement, qui ont orchestré leur rencontre,
Chronomètre en poche, à cheval sur la distance adéquate à maintenir.
Sortir pour faire ses courses, liste à la main,
Surtout ne rien oublier,
Faire gaffe, respecter la ligne de scotch jaunie,
Sourire à l’employée masquée qui nous désinfecte les mains au spray,
Respecter la ligne, la limite, la séparation, la cloison
Autant que les cloisons des quatre murs qui nous protègent.
Confinement : pas de place à la surprise
Tout est contrôlé, quadrillé, le temps comme les émotions,
Le temps comme les élans d’amour, vers cet autre qui n’est pas,
Vers cet autre qui fuit, vite, entre ses quatre murs.
Le confinement n’est pas si solitaire,
Les amis toujours bien là, au bout du fil, au bout du skype, au bout du zoom,
Fidèles à eux-mêmes,
Les amis qu’on a l’impression d’avoir vu hier même quand deux mois se sont écoulés.
Ce qui manque, ce sont les rencontres de hasard,
Les coïncidences bienvenues,
Les âmes qui s’attirent toutes seules,
La magie des cœurs qui s’appellent,
Les heureuses surprises qui éblouissent une journée.
Tenir les distances
Ravaler les élans de joie, les élans d’amour, les élans d’humain
La surprise et l’aléatoire au rebut.
Publié le 27 avril 2020