Par Mladenka Perroton
Si tu ne comprends pas ta liberté
Si tu ne comprends pas ta liberté
Tente alors de rester, interdit, de ton côté de la ligne
Là où est amarré le cargo
Que tu charges des ébauches jamais dessinées et des espoirs épuisés.
Ou, alors, commence par respirer,
Comme si le sud était de nouveau l’endroit où les désirs grandissent
Et le nord où on va pour tituber sur la terre gelée.
Comme si tu savais comment ne plus attendre
Et comme si, quand arrive ce que tu attends, ne te faisait plus fuir.
Commence par envahir le temps et t’en débarrasser de celui qui t’allait
Comme une tenue mal assortie.
T’avancer, au matin, à la frontière de ce qui ne vient pas encore
Et sourire à ton reflet dans le miroir et à ces yeux solitaires.
Accepter les piqures de la mémoire et les cycles de la lune,
Boire suc et nectar des jours de carême
Et observer, brave, ce qui arrive
Dans ce que tu pensais à tort, être ton royaume.
publié le 9 avril 2020