Par Stéphanie de Roguin
Réconfort
Après une balade pluvieuse
Un peu forcée, pour quand même
Se dégourdir les jambes, minimum syndical
S’ébrouer sous le toit, à l’entrée,
Se déchausser des godillots humides et froids
Et puis, poussée la porte, allumer.
Une brindille et puis l’autre, après avoir frotté l’allumette,
Rougissent et se consument, provoquant par leurs étincelles un peu folles
Un élan contagieux, un enthousiasme constant
De ces bouts de bois, puis de ces bûches,
Qui à leur tour cherchent à s’éprendre de chaleur, à s’embraser,
Crépitant de tous leurs sens, de toute leur âme,
Pour nous réchauffer.
Et nous, de la terre et des feuilles encore plein le regard
Laissant soudainement place à ce spectacle
Vu et revu mais jamais lassant,
Merveilleusement hypnotique,
De ces étoiles de feu, virevoltant
A travers la vitre grise de suie,
Redoublant de vigueur lorsqu’un souffle d’air
S’immisce, faisant bondir les flammes et grésiller l’écorce,
Et nous, blottis l’un contre l’autre
Sous un plaid doux comme l’hiver,
Nous assoupissons, contentés de pas grand-chose,
Des étoiles plein les yeux.
Mis en ligne le 2 décembre 2020
Ce texte fait partie du calendrier de l’Avent et sapin à pommes, à poèmes et à roulettes