Par Florian Defferrard
Lambeaux
Les engrais de l’espérance
brûlis fertiles de la foi
croissent dans le désert
où ils manquent de tout
Ils mangent du sable
à s’en limer les dents
rongent l’aubier du temps
à en écumer la souillure
de salive et de sang
dans une décadente arythmie
pulsions et mélodies
se délitent, se fragmentent
en grandissants silences
leurs organes, leurs certitudes
monceaux déracinés
de l’arbre Corps-Âme-Esprit
brunissent un automne pesant
friable comme la craie
poussière de bois vermoulu
la mémoire retient ses fils tendus
passés au crématoire de la Vérité
Nous ne sommes que des cendres
des semences antiques du feu
sur lesquelles un souffle
féconde la graine
La terre ouvre et referme ses cuisses
et pénétrée germe sous le manteau
sous l’écorce un cocon
se déchire et s’envole
sur l’arbre mort
triomphe un bourgeon
*
Ce texte fait partie du projet «Paroles d’espérance en temps de crise. La voix de la poésie ».
Avril 2021