Par Sophie Parlatano
Le nez contre la vitre
Le nez contre la vitre
je regarde, de l’autre côté, les tulipes
les rouges, les roses, les jaunes, les mauves, les bicolores, les grandes et les plus petites
je les regarde toutes
comme le vent les bouscule
tandis que la pluie se met à tomber
Les tulipes ploient
je les aime tellement !
La pluie maintenant dessine
des gouttelettes minuscules sur la vitre
mes larmes aussi parfois
sur mes joues
même si personne ne les voit
Dans la tourmente ploient les tulipes
les larmes chutent et s’étoilent
comme la pluie, sur les toutes les vitres
et mes larmes et les tiennes sont les mêmes
Je regarde ce qui se dresse, ce qui tient debout
malgré la tourmente
la couleur qui ne pâlit pas
le rouge qui reste rouge, le rose rose, le jaune jaune, le mauve mauve
malgré le vent, malgré les larmes et la pluie
je regarde et j’aime ce qui ploie mais jamais ne casse
ce qui s’étoile et brille dans sa chute
-si on veut bien le regarder de près
d’aussi près que mon nez contre la vitre-
La pluie tombe plus dru désormais
il ne manquerait plus que les couleurs
se reflètent dans les flaques
*
Ce texte fait partie du projet «Paroles d’espérance en temps de crise. La voix de la poésie ».
Avril 2021